Musée Bastion St. Antoine

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Client Ville de Genève
Domaine d'activité Architecture
Compétences

Mandat : concours

Année : 2018

Maître d’ouvrage : Ville de Genève

Architecture : Alexandre Hurzeler

Architecture paysagère : rbl architecture paysagère

Parcelle: 3'600m2

Aménagements extérieur : 2'800m2

 

 

Rock la Casemate

 

La nouvelle structure muséale fait d'une pierre plusieurs coups. Elle protège et donne aux site archéologique un lieu permanent et satisfaisant aux exigences de conservation et de présentation des vestiges.

 

Sous la forme d'une toiture inclinée et accessible au public, elle se met en relation de continuité visuelle et spatiale avec la promenade St-Antoine et offre aux diverses manifestations de la Ville une nouvelle structure scénique. Enfin, elle se pose comme un promontoire s'élevant sur une vue dégagée vers la Rade et redonnant au bastion sa vocation passée de belvédère.

 

Dans une logique de continuité à la promenade St-Antoine, le revêtement de sol amenant à l'édifice muséal se compose également de gravier stabilisé argilo-calcaire. L'uniformisation des éléments et des traitements de surface au sol -pavés, revêtements argilo-calcaire, pierre naturelle- est motivée à la fois par le désir de redonner à l'esplanade son ampleur originelle et sa nature piétonne du XIXe, mais également de rendre compte de l'élargissement représentatif et remarquable de l'ensemble des vestiges archéologiques mis à jour sur le site.

 

Au bout de la promenade au Nord, sur le site du projet, quatre éléments minéraux en pierre naturelle blanche émergent: une scène basse, le bâtiment du musée, la Fontaine de l'Amitié déplacée et un banc longiligne ponctué d'érables planes. Ces derniers, des acer platanoïdes indigènes Schwedleri, sélection des années 1860 sont adaptés au site par leur résistance à la sécheresse et aux sols calcaires. Les couleurs rouge-vert-orange de leur feuillage offre au promeneur une variété visuelle durant toutes les saisons. En fort contraste avec les éléments blancs extérieurs, l'intérieur de l'espace muséal est un lieu sombre permettant aux vestiges d'être mis en évidence de manière adéquate.

 

Afin de limiter l'encombrement sur le site des fouilles et les charges sur les murs de soutènement du bastion, la structure du bâtiment minimise et concentre ses appuis entre les vestiges et les murs périphériques. La toiture du bâtiment est portée par un ensemble composé de deux grandes poutres métalliques dont la hauteur statique est intégrée en partie dans les gardes-corps de la rampe ainsi que des arcs secondaires. Le tout repose sur des poteaux en béton encastrés en profondeur dans le terrain. La passerelle de visite des fouilles en caillebottis forme un système structurel intégré avec les porteurs ponctuels et limite en partie le flambement de ces derniers. La façade du bâtiment est suspendue à la structure et confère à l'ensemble une impression de légerté. A l'intérieur, la ligne de lumière conséquente de l'effort structurel d'évitement du mur du bastion prend une nouvelle signification et marque un passage physique vers d'autres époques.

 

Un éclairage nocturne intégré aux éléments présents (gardes-corps de la rampe, banc, casemate) assure la visibilité sur le bastion. Le choix général des matériaux et leur mise en oeuvre confèrent à l'ensemble une durabilité adaptée à l'usage et à l'entretien du site.